Afin de mener une gestion des cours d’eau efficace et pertinente, il est essentiel de prendre en compte non seulement les cours d’eau mais également l’ensemble des milieux aquatiques associés. Cette thématique de la biodiversité qui gravite autour des cours d’eau est placée au cœur de nos outils de gestion et des actions menées sur le territoire.

Continuité écologique des cours d’eau 

Qu’est-ce que la continuité écologique ?

Il s’agit de la libre circulation des espèces cibles de poissons et des sédiments dans un cours d’eau. Les obstacles présents dans le cours d’eau entravent cette continuité écologique dont la restauration est une priorité nationale inscrite dans les différentes lois et directives (DCE et LEMA).


Vidéo réalisée par l’Agence de l’eau en 2016.

Quelles sont les espèces cibles ?

Sur le Drac amont il y a deux espèces cibles principales : la truite fario et le chabot

Truite Fario – ©CLEDA

la Truite Fario : de la famille des salmonidés, elle privilégie les rivières à courant vif et aux eaux oxygénées. La souche méditerranéenne est encore présente sur le Drac.

le Chabot : petit, brun-noir avec un ventre plat, il vit au fond du lit et se camoufle facilement ce qui en fait une espèce peu connue. Il est classé parmi les poissons vulnérables au niveau européen.

Chabot – ©Fédération de pêche des Hautes-Alpes

Comment restaurer la continuité ?

Pour restaurer la continuité écologique, on peut :

  • effacer un ouvrage : solution la plus efficace qui permet de supprimer un ouvrage caduque dans sa totalité. On a alors un rétablissement global de la continuité écologique ;
  • araser un ouvrage : il s’agit de diminuer l’impact de l’ouvrage soit en abaissant partiellement la hauteur de sa chute soit en créant une brèche permettant de rétablir la continuité sur une zone de l’ouvrage ;
  • créer une passe à poissons : elle a vocation a permettre le passage (montaison et dévalaison) des espèces cibles.
Seuil des Barraques en 2021 – ©CLEDA

Zones humides

Qu’est-ce qu’une Zone Humide ?

Il s’agit des espaces dans lesquels l’eau est présente dans les 50 premiers cm du sol ce qui la rend la plus mobilisable pour la végétation.

Les zones humides présentent une végétation principalement hygrophile (qui aime l’humidité). Il existe une grande variété de zones humides, les plus connues étant les bords de lacs et cours d’eau, les marais, les tourbières, les prairies humides.

Vidéo réalisée par l’Agence de l’eau en 2016.

Sagnes dans le Dévoluy – ©CLEDA

Pourquoi faut-il les préserver ?

Grâce à leur rôle « d’éponge », les zones humides régulent les écoulements, soutiennent les étiages et alimentent les nappes souterraines et jouent également un rôle important dans la lutte contre les inondations puisqu’elles absorbent les eaux pluviales et permettent l’étalement des crues.

Elles assurent un rôle dans l’épuration en transformant et consommant les nitrates et toxiques et en stockant du carbone ce qui en fait un filtre naturel essentiel à la bonne qualité des eaux.

Enfin, les zones humides sont des écosystèmes riches et complexes qui abritent des milliers d’espèces animales et végétales aussi bien ordinaires qu’emblématiques. Cela leur confère une véritable valeur patrimoniale.

Par quoi sont-elles menacées ?

Malgré leurs multiples intérêts, les zones humides sont des milieux souvent détruits ou dégradés. Au cours du dernier siècle, plus de 50% des milieux humides ont été détruits.

Remblais, drainage, exploitation agricoles intensive, urbanisation sont des pratiques néfastes et destructrices de zones humides.

Afin de gérer les zones humides de manière cohérente et concertée à l’échelle du bassin versant, un Plan de Gestion Stratégique des Zones Humides – PGSZH a été développé. 

Zone humide partiellement remblayée – ©CEN PACA L. QUELIN

Adoux ou annexes hydrauliques

Qu’est-ce que les adoux ?

Il s’agit de résurgences issus de la nappe souterraine. Ces petits bras secondaires peuvent longer le cours d’eau principal sur plusieurs kilomètres avant de le rejoindre. 

Les adoux présentent des débits et températures identiques toute l’année, une faible pente, un faible courant, une eau de très bonne qualité physico-chimique et une biodiversité sensible (faune et flore).

Véritables réservoirs biologiques, indispensables au fonctionnement des rivières, les adoux sont des milieux protégés au niveau national. Plus d’une quarantaine d’adoux sont recensés sur le bassin versant du Drac. 

Adoux des Foulons à Pont-du-Fossé – ©CLEDA
Confluence adoux des Foulons et Drac lors d’une crue – ©CLEDA

Quels rôles essentiels jouent-ils ?

Les doux jouent de nombreux rôles dans le fonctionnement des écosystèmes aquatiques.

Soutien d’étiage : lors des étiages, ils apportent un débit constant et significatif aux rivières.

Refuge : lors des étiages sévères ou des crues de la rivières, les adoux sont des lieux de refuges pour les populations piscicoles.

Frayères : ses eaux calmes sont des lieux propices à la reproduction des truites fario et au développement des alvins.

Corridors biologiques : ils abritent de nombreuses espèces souvent sensibles (faune et flore) qui évoluent ensemble.

Sentinelle : ce sont de bons indicateurs du bon état des masses d’eau souterraines. Lors d’épisodes de sécheresse très marqués, ils peuvent s’assécher.